Dans la même rubrique
-
Partager cette page
Deux cycles de films au ciné-club de l’UPJB : la diaspora juive en Amérique latine et la Shoah dans le cinéma d’Europe de l’Est
De janvier à juin 2025, l’UPJB propose deux cycles thématiques dans le cadre de son ciné-club du dimanche après-midi.
Après une pause imposée par le Covid en 2020-2021, l’UPJB a repris son activité de ciné-club les dimanches après-midi. Cette initiative, qui permet de partager l’expérience collective du cinéma et d’explorer « les deux côtés de la caméra » grâce à des rencontres avec des cinéastes, a trouvé un public fidèle et curieux.
L’UPJB a bénéficié du soutien de cinéastes proches de l’association, tels que Karin de Villers, Loredana Bianconi, Nicolas Rincon Giles, Michel Wald, Maryline Watelet, Daniel Kupferstein et d’autres encore, qui ont contribué au choix des films et animé des présentations enrichissantes.
Ce ciné-club met en avant la richesse des cycles thématiques, permettant d’aborder une question sous différents angles à travers plusieurs films. Pour le premier semestre 2025, l’UPJB propose deux cycles en parallèle : « Regards juifs dans le cinéma d’Amérique latine » et « La Shoah dans le cinéma d’Europe de l’Est entre 1945 et 1968 », chacun composé de six projections entre janvier et juin.
- « Regards juifs dans le cinéma d’Amérique latine »
Entre 1880 et 1945, l’Amérique latine a accueilli d’importantes migrations juives. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, près de 130.000 Juifs, principalement originaires de l’empire tsariste, s’y sont installés pour y construire une nouvelle vie. L’Argentine, principale destination, a connu une colonisation agricole qui a vu naître les « gauchos juifs ». Entre 1915 et 1948, les migrations juives d’Europe vers l’Amérique latine concernent plus de 250.000 personnes, avec une diversification des pays d’accueil, notamment le Brésil et le Mexique. Aucun pays d’Amérique latine ne reste complètement à l’écart de ce mouvement. Parallèlement, des dizaines de milliers de Juifs séfarades, provenant de l’empire ottoman et des États qui en ont émergé, ont également migré vers la région.
La rencontre entre ces migrants et les sociétés locales a donné naissance à une culture diasporique unique, différente de celle développée en Amérique du Nord ou en Europe occidentale. Nourrie des métissages des sociétés latino-américaines, elle s’exprime notamment dans la musique, la littérature, le théâtre et, bien sûr, le cinéma.
Ce cycle met en lumière cette culture où les apports des communautés juives s’entrelacent avec les traits propres aux sociétés latino-américaines. Les films sélectionnés proviennent d’Argentine, du Brésil, du Mexique et d’Uruguay.
Le premier rendez-vous est prévu le dimanche 12 janvier à 16h avec la projection du film brésilien « L’année où mes parents sont partis en vacances » de Cao Hamburguer. Ce film, se déroulant au Brésil en 1970, mêle la frénésie de la Coupe du Monde de football à un contexte politique oppressant. L’histoire suit Mauro, 12 ans, confié à son grand-père par ses parents en fuite de la dictature. Lorsque son grand-père ne vient pas au rendez-vous, Mauro est pris en charge par la communauté juive haute en couleur du quartier Bom Retiro à São Paulo. Ce qui s’annonce comme un été chaotique devient une période riche en découvertes et en bonheurs.
- « La Shoah dans le cinéma d’Europe de l’Est entre 1945 et 1968 »
En 2024, grâce au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris, l’UPJB a découvert un ensemble exceptionnel de films polonais, tchécoslovaques et hongrois abordant la Shoah. En Europe de l’Est, sous la domination soviétique, la censure interdisait d’évoquer l’extermination des Juifs comme un événement spécifique. Ces films constituent autant de brèches dans ce dispositif de censure, surtout durant les années 1960, où le dégel post-stalinien a permis une créativité extraordinaire. Cette période s’est brusquement refermée en 1968 avec l’invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie. De nombreux films du cycle ont ainsi été retirés de la circulation pendant plus de vingt ans.
La première séance de ce cycle aura lieu le dimanche 2 février à 16h avec la projection du film tchécoslovaque « Les diamants de la nuit » (1964, 63’), inspiré d’un récit d’Arnost Lustig. Ce film suit deux jeunes Juifs qui fuient un convoi, alternant entre une course haletante et leurs rêves et hallucinations, évoquant des souvenirs de Prague avant la guerre ou des scènes mêlant érotisme et violence.
Calendrier :Cycle latino-américain : 16 février, 9 mars, 6 avril, 18 mai, 8 juin
Cycle sur la Shoah : 23 février, 30 mars, 13 avril, 25 mai, 22 juin
Toutes les projections se dérouleront les dimanches à 16h dans le local de l’UPJB, 61 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles.
La liste complète des films sera bientôt disponible sur l’agenda de l’UPJB.
Deux cycles riches en histoire et en émotions à ne pas manquer !
Cycle latino-américain : 16 février, 9 mars, 6 avril, 18 mai, 8 juin
Cycle sur la Shoah : 23 février, 30 mars, 13 avril, 25 mai, 22 juin
UPJB, 61 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles